Bonjour à tous !
Je voudrais profiter de ce dernier mois de vacances pour lancer sur ce blog un projet qui me tient à coeur : parler de mes artistes féminines préférées au travers une série d’articles. Je ne sais pas si j’arriverai à leur faire honneur, ni à tenir mes résolutions, et encore moins à trouver un public par ici. Afin de commencer en douceur, j’aimerais réécrire un article que j’avais fait pour une de mes anciennes tentatives de me remettre au blogging sur la plateforme wordpress et qui ne m’a jamais réellement satisfaite. J’y parlais de comment, au détour d’un arrêt de bus, j’avais fait tout à fait par hasard la découverte du travail d’Izumi Miyazaki. Nous sommes alors en 2017, et le centre d’arts dramatiques Humain trop humain de Montpellier (depuis renommé le Théâtre des 13 vents) a choisi le travail de la jeune japonaise pour promouvoir son programme pour la saison 2017–2018.
Mais que sait-on d’Izumi Miyazaki ? Et bien… Pas grand chose. Il s’agit d’une jeune artiste japonaise qui se spécialise dans la photographie, et plus particulièrement l’autoportrait. Et quels autoportraits ! Elle se met en scène de manière tout à fait surprenante : le résultat est surréaliste, mais aussi résolument moderne. Attention cependant : son univers décalé n’est pas toujours sans rapport à la réalité. Par ses représentations d’elle-même, elle nous donne à voir une vision de la société dans laquelle nous vivons, et dans laquelle elle s’insère en tant que femme japonaise.
Izumi Miyazaki a découvert l’art de la photo très jeune, en empruntant l’appareil photo de son père. On peut dire que la rencontre a été fructueuse : a même pas vingt-cinq ans, son travail ne s’est pas fait remarquer qu’au sein de son école d’art, mais à l’international. On retrouve des articles chez elle dans des journaux tous publics comme CNN, Libération ou le Times magazine. Elle a aussi exposé dans des villes comme Paris, Kyoto, ou encore au Luxembourg. L’artiste possède aussi un Tumblr, très régulièrement mis à jour, où est disponible la plupart, si ce n’est l’intégralité de son travail. Ses photos ont un côté ludique : j’ai l’impression qu’elle joue à un jeu auquel elle invite le spectateur à prendre part. Pour reprendre ses mots : “J’avais l’impression de jouer. Surtout, je me suis rendu compte que je pouvais enfin faire les images que j’avais envie de voir”. Cela explique ce regard pointé vers celui qui la regarde dans de nombreuses œuvres : il s’agit d’un jeu entre elle et le spectateur. Tantôt défiant, tantôt inexpressif, parfois détourné : il fait partie à part entière de la composition, il s’agit presque d’une porte d’entrée. Parfois, il nous fait nous sentir un peu voyeur — ce sur quoi la publication de ses photos sur Tumblr pourrait presque jouer, puisqu’il s’agit d’un réseau social, associé par certains au voyeurisme.
J’ai choisi de débuter cette série en parlant de cette artiste car j’aime beaucoup son travail et les façons qu’elle a de se mettre en scène. Si vous parcourez son Tumblr, vous pourrez voir que certaines compositions sont oniriques, d’autres carrément dérangeantes — il y a aussi celles qui font plus références aux normes sociales sur le corps (féminin ?) et sa représentation. il y J’aime cette variété, et aussi la douceur de son travail. C’est ce qui, je pense, m’a touché chez elle, et j’espère que cela touchera certain d’entre vous aussi ! Si vous voulez voir plus de photos de son travail, je vous invite à regarder son tumblr ou à cliquer sur “lire la suite”
Ce qui est incroyable dans le travail d’Iyumi Miyazaki, c’est qu’elle arrive à faire un travail relevant du selfie, en y ajoutant une touche biographique et un message sociétal sur la société d’aujourd’hui du paraître. Que penser d’elle nous regardant de manière presque provocante, isolante, utilisant un rasoir pour mettre à nu le fruit interdit cueilli par Eve dans la Bible ? Par ses portraits et le reflet d’elle-même, madame Miyazaki établi avec brio un miroir dérangeant avec nous-même et notre société.
Barbara Ferreres
Quelques photos en vrac :
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